huîtres amères

Au début de l’année 2011, selon une tradition originale et appréciée, le CoDep 30 de Cyclotourisme invitait les cyclos du Gard à se rassembler à Gallician pour commencer l’année de façon conviviale autour d’une dégustation d’huîtres ( voir La Sacoche n°20-mars 2011).

Nous étions sur le bord du tracé gardois de la future Voie Léman-Méditerranée (voir La Sacoche n°19) ; c’est donc avec plaisir que Jack Sabatier, président du CoDep30, accueillait Mr Jean DENAT, conseiller général du canton de Vauvert, vice-président du C.G. du Gard, délégué aux infrastructures et déplacements et donc impliqué dans ce projet interrégional.

Mr DENAT, au cours de son allocution, nous exposa son attachement à la pratique du vélo, à titre personnel comme au plan général, et apporta des précisions sur l’état d’avancement des travaux.

Quand on lit dans Midi Libre du 6 septembre 2013 l’article concernant le Pont du Gard, notamment cette affirmation péremptoire : « la voie verte ne traversera pas le site » , quand on voit comment les milliers de signatures des indignés de la taxation (qui ne sont pas tous des touristes locaux, tant s’en faut ! ) sont considérées comme de la roupie de sansonnet, quand on ose jeter aux orties un projet cohérent, structuré, approuvé par le Conseil Général d’antan et parfaitement conforme  au développement du tourisme vert et des déplacements doux , quand on prétend réduire au silence la vox populi au bénéfice de l’exploitation d’un public forcément captif, on se dit qu’il y a du souci à se faire pour la démocratie. Les promesses il est vrai n’engagent que ceux qui les écoutent.

Et vous noterez amis cyclos, vous qui parfois traversez la France sur vos drôles de machines aux sacoches ventrues, que vous n’intéressez point les remarquables gestionnaires encensés à longueur de colonnes, à moins que vous ne versiez un octroi exorbitant aux seigneurs des lieux  pour simplement traverser le Gardon ailleurs que sur la route nationale.

La chose est d’autant plus scandaleuse que le libre passage des piétons et des cyclistes n’empêcherait pas l’exploitation des touristes consentants désireux d’être encadrés et de visiter le musée à des tarifs usuraires. Mais c’est la vue, la simple vue d’un monument propriété de tous qu’on vous fait payer. Nous sommes en présence d’un choc des cultures, d’un vrai conflit philosophique, de l'affrontement de deux conceptions inconciliables du tourisme vert pour tous ; ce ne sont pas quelques dictats dans des journaux complices qui feront taire l'indignation.

Alors, n’en déplaise aux dictateurs, la bronca continuera, parce qu’elle est juste et justifiée. Et que la foi soulèvera toujours les montagnes.

Marcel VAILLAUD

représentant du CoDep30 au sein du collectif liberté-gratuité-pontdugard

Co-Rédacteur de La Sacoche